L’adolescence

De l’adolescence, je garde un mauvais souvenir. L’âge est dit ingrat, et je ne sais pas si la locution s’applique tant aux ados parce qu’ils et elles seraient impossibles à vivre, comme s’iels nous devaient d’être exemplaires. Ou si c’est la période qui est cruelle avec elles et eux : on leur demande tour à tour d’être encore des enfants qui se laissent faire, ou d’agir comme des adultes, sans que ceux-ci leur aient toujours donné envie de faire partie du club.

Les récits d’adolescence sont souvent des récits formateurs, initiatiques, cruels aussi, violents. Les mesquineries de collège ou de lycée, les premières désillusions face au fameux monde adulte souvent gris et terne, parfois aussi les premières violences sexuelles dont la fiction ose parler (en réalité, celles-ci commencent dès l’enfance, mais c’est plus rare de le lire). Les limites à franchir, parce qu’on le veut ou parce qu’on nous y pousse ?

L’adolescence est une thématique intéressante en ce qu’elle implique deux niveaux d’écriture : la littérature « générale », écrite par des adultes pour des adultes, et la littérature « jeunesse ». Que dit-on aux ados pour les aider à s’évader, à décrypter le monde, à se sentir moins seul·es ? Que dit-on des ados que nous fûmes, et de ceusses qui sont aujourd’hui, et comment cela façonne-t-il notre regard sur elleux ?


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